Cahier des charges de production de tournesol en pays Basque et Béarn


 

 1.    Contexte et objectifs généraux

 

 

La coopérative Nouste Ekilili a pour objet la culture de tournesol et de colza dans le but de la valoriser en tourteau et en huile. La production de tourteau est une source de protéine locale, tracée et garantie sans OGM, mise à disposition des éleveurs locaux. L'huile issue de la trituration est valorisée en huile végétale pure et en huile alimentaire. La culture de tournesol est peu consommatrice en eau et en intrants.

L'objet de ce cahier des charges est de réunir les conditions de réussite pour la production de tournesol afin de garantir la réussite économique de la Coopérative Nouste Ekilili et de ses producteurs.

Cette production se fera dans le cadre d'un développement d'une agriculture paysanne et durable  permettant de répondre à des enjeux sociaux, économiques et environnementaux majeurs : la répartition des volumes de production, la transmissibilité, le travail avec la nature, le développement local, l'autonomie et la qualité des produits.  

Le territoire de la Coopérative Nouste Ekilili s'étend sur tout le département des Pyrénées-Atlantiques.

 

2.    Choix des variétés

 

 

Il est préconisé de choisir les variétés de tournesol en fonction :

-        des exigences pédo-climatiques régionales. Il faut adapter la précocité de la variété à la région et à la période de semis pour limiter le développement des maladies de fin de cycle et assurer de bonnes conditions de récolte. Il est préconisé d'utiliser des variétés précoces pour un semis le plus tôt possible.

-        de la résistance aux maladies : sclérotinia et phomopsis.

-        de la productivité et de la richesse en huile.

-        de la résistance au mildiou.

 

Les variétés issues de semences paysannes sont autorisées.

Les semences issues de la mutagenèse sont interdites.

L'utilisation d'organismes génétiquement modifiés est interdite.

Les variétés tolérantes aux herbicides sont interdites.

 

 

3.    Pilotage de la fertilisation et des amendement

 

 

è Contexte

 

La fertilisation est un élément parmi d’autres de la fertilité des sols. Un sol fertile est d’abord un sol correctement pourvu en eau, meuble et perméable (importance des techniques de travail du sol), riche en éléments nutritifs. Ce sol doit être structuré et vivant. Les plantes cultivées ont par ailleurs des besoins spécifiques liées à leur cycle de développement. On raisonnera à partir de ce potentiel naturel du sol apprécié sur plusieurs années, en relation avec les besoins de la plante. En premier lieu, seront utilisés les engrais de ferme dont dispose directement le paysan, ou les engrais de ferme disponibles localement. Les engrais de ferme assimilables rapidement seront épandus au plus près des besoins de la plante (lisiers et engrais frais). La pluviométrie et les risques de lessivage seront par ailleurs pris en compte.

 

è Recommandations

 

Les sols couverts l'hiver seront préconisés.

En second lieu, l’introduction de légumineuses dans les rotations sera privilégiée.

La Coopérative Nouste Ekilili préconise que la fertilisation soit établie selon le plan prévisionnel de fumure réalisé en début de campagne afin d’évaluer au plus près les besoins de la culture.

Si l’état physique du sol est bon, si l’état calcique (taux de saturation et pH) sont corrects et si la matière organique est en quantité suffisante et évolue bien, alors on peut envisager des apports minéraux complémentaires d’azote, d’acide phosphorique et de potasse, des pulvérisations foliaires en cas de carences observées les années précédentes (bore, molybdène).

La quantité d'azote maximum apportée devra être au maximum de 50 unités / ha.

 

L’épandage de boues de station d’épuration est interdit sur la parcelle pour l’année culturale concernée et rétroactivement sur 10 ans.

Cf annexe 1,2,3,4,5,6.

 

 

4.    Réductions de contaminations d'origine phytosanitaire

 

 

è Contexte

 

L'objectif est de ne pas favoriser les conditions aggravantes de risques de contamination d'origine naturelle et le cas échéant d'en sortir.

 

Des pratiques agricoles tendent à accroître les facteurs d'aggravation des risques dûs à l'utilisation de produits d'origines phytosanitaires :

-        raccourcissement des rotations

-        choix de variétés sensibles

-        parcelles aux dimensions trop élevées

-        utilisation importante de fertilisation minérale

-        irrigation

-        sur-densité

-        abandon des apports organiques

-        importance exagérée donnée aux aspects visuels

 

è Recommandations

 

Les pratiques culturales devront limiter l'utilisation de produits phytosanitaires. Les pratiques culturales préventives seront favorisées :  labour, techniques culturales simplifiées et semis directs dans le cadre d'une rotation de culture par exemple.

La Coopérative Nouste Ekilili préconise de ne pas irriguer le tournesol lorsque la culture n'en a pas besoin.

La mise en place de rotations au minimum de 3 ans incluant si possible un couvert végétal avec une légumineuse.

 

L'implantation de la culture après un précédent de jachère spontanée est déconseillé afin de limiter le développement des adventices et par conséquent l'utilisation de désherbant.

Si toutes ces précautions sont prises et insuffisantes, l’utilisation de produits phytosanitaires peut alors être envisagée (les utilisations préventives ou d’assurance systématiques sont déconseillées).

 

Les produits utilisés disposent d’une Autorisation de Mise sur le Marché. L’utilisation des produits phytosanitaires se fera strictement aux doses et usages indiqués pour le produit concerné. Dès que possible, ces produits seront utilisés à demi-dose ou dose réduite.

 

Le traitement herbicide n'est pas préconisé, dans le cas où son intérêt est rendu indispensable à la culture il pourra être utilisé une seule fois.

L’utilisation des néonicotinoïdes est interdite.

Il est interdit d’utiliser du glyphosate sur une parcelle dont l’année culturale est destinée à du tournesol.0

 

L'utilisation d'insecticides est interdite au dessus du stade quatre feuilles.

 

 

A titre indicatif, la mise en place d’une bande tampon enherbée de 5 m minimum en bordure de tous les cours d’eau est obligatoire. La largeur de la zone non traitée mentionnée sur l’étiquette du produit utilisé doit être respectée.

 

Les délais préconisés par les fabricants de produits phytosanitaires doivent être respectés et aucun produit ne doit être utilisé au plus tard trois mois avant la récolte.

 

Le producteur aura suivi la formation Certiphyto.

Cf annexe 6.

 

 

5.    Stockage et transport de la récolte

 

 

èRecommandations pour la production d'huile alimentaire

 

Après récolte, dans l’attente des résultats d’analyse, le stockage à la ferme devra se faire dans des conditions visant à éviter les contaminations de stockage. Il est préconisé de protéger l'unité de stockage des nuisibles extérieurs de type oiseaux, avec des filets sur les remorques ou par l'utilisation de big bag. Le lieu de stockage doit être couvert, sec, aéré et protégé. Le stockage au sol est déconseillé. Les insecticides de stockage ne pourront être utilisés pour des risques de contamination de l'huile, seul un dispositif de ventilation pourra être mis en place.

L'état et l'origine des sacs de stockage devront être vérifiés. Il y a un risque de communication de l'odeur qui pourra se retrouver dans l'huile. Les sacs servant aux semences sont formellement interdits.

 

Durant l'entreposage, le contrôle devra permettre de vérifier l'absence de moisissures. Elles entraîneraient des risques de mycotoxines, d'acidité et de mauvais goût dans l'huile. Le producteur  en charge du contrôle devra procéder au retrait des lots douteux.

Le triage devra être effectué avec des grilles adaptées d'une dimension de 3 à 9 mm. Les résidus du triage seront aspirés.

 

Les graines de tournesol devront impérativement comporter un taux d'humidité maximum de 9%. Dans le cas contraire, le séchage des graines sera rendu obligatoire. Dans le cadre de l'utilisation d'un séchoir à combustion indirecte avec fioul ou biomasse, un contrôle de la circulation de la fumée devra être effectué. La fumée ne doit pas rentrer en contact avec les graines.

 

Afin d'éviter tous risques de contaminations croisées, chaque producteur devra procéder au contrôle  de propreté de la benne utilisée pour le transport des graines de tournesol. Ces contenants ne doivent pas être des sources de contamination chimique (résidus du transport précédent) ou d’origine naturelle (fientes d’oiseaux, résidus de transport de fumier, etc.). Pour ce faire, quelques précautions sont à respecter :

-        Utiliser des contenants destinés au transport de matière alimentaire.

-        Balayer systématiquement ou laver les contenants de stockage et transport avant la première livraison.

-        Vérifier la propreté des contenants.

 

Les matériaux de types galva, béton et cuivre sont interdits. En effet, le procédé de galvanisation crée un revêtement sur le métal qui interdit la rouille. Ce revêtement contient du zinc, qui peut être toxique lorsqu’il est consommé. Par conséquent les remorques en matériaux galvanisés devront être en bon état.

 

 

 

6.    Modalités de fixation du prix d'achat

 

 

Après le pressage des graines, la Coopérative Nouste Ekilili se proposera comme acheteur de l'huile pour les débouchés en Huile Végétale Pure ou en huile alimentaire. Le prix d'achat de l'huile sera fixé une fois l'année culturale passée.

 

La commercialisation du tourteau reste à la charge du producteur.

 

 

7.    Document de suivi et engagement

 

 

Le paysan s’engage à respecter le présent cahier des charges et notamment :

-        à respecter les conditions de choix des variétés,

-        à tenir une traçabilité des modalités de culture mises en œuvre,

-        à intégrer une démarche participative consistant notamment à assister au moins 1 fois/an à une réunion technique et à participer aux formations qui lui sont proposées,

-        à participer à la réunion plénière annuelle à laquelle l’ensemble des coopérateurs seront invités.

 

 

La localisation de la production :

 

 

 

Nom, Prénom (l’agriculteur ou le représentant de la Société le cas échéant) :

 

 

 

 

Fait à :                                                                                                           Date :

 

 

 

 

 

 

 

Signature précédée de la mention « lu et approuvé »